Enfant curieux, je m’aventurais déjà dans les fermes abandonnées et les forêts de ma Dordogne natale, à la recherche de nouveaux terrain de jeux à explorer. Alors que cette curiosité disparait en grandissant, elle s’est chez moi transformée. Je continue aujourd’hui mes voyages à photographier un patrimoine avant qu’il ne disparaisse a tout jamais.
Mes cibles : le patrimoine civil (hôpitaux, hôtel, châteaux etc…), religieux et les friches industrielles. Le trait d’union : l’abandon, l’oubli, l’exploration de l’insolite. Tout est là, à deux pas de chez soi. Mais le silence des lieux, en son absence de vie, n’attire plus nos yeux, pas plus que nos esprits.
C'est ma fascination. Je plonge dans ces espaces que tout le monde croit vides, j'y flâne pendant des heures que je classe hors du temps. Je m'immerge alors dans ce néant vivant. L’ambiance, les textures, les flots lumineux arrivant des fenêtres révèlent étrangement les traces du passé. J'en suis obnubilé, relié entièrement à l'atmosphère naissante.
C'est le but de mon art, partir à la conquête de ces touches de vie que les gens pensent mortes. L'œil de mon appareil se propose alors universel, il offre au monde une vision oubliée, majestueuse, mystérieuse, renouvelée. Un autre voyage, différent mais vrai, où les images guident les souvenirs.

Les lieux que je recherche correspondent à des critères qui vont servir ma démarche artistique. Je cherche, dans mes pochoirs, à restituer l’ambiance, l’espace, les textures, et la lumière qui les imprègnent.

Romain Thiery.